publié le 26-11-2020
Le nombre de logos, de labels et de certifications n’ont cessé d’augmenter ces dernières années. L’objectif ? Apporter des garanties aux consommateurs devenus plus regardants sur leur consommation. Un florilège de logos orne désormais les produits de l’agroalimentaire. Un produit semble plus vert et une entreprise plus responsable qu'une autre. Comment faire confiance à ces garanties ?
Label ou logo ?
Pour obtenir une labellisation, les structures appliquent un cahier des charges. Il est mis en place par un organisme externe certificateur. Ce dernier vérifie le respect des standards lors de l'audit. Les produits labellisés sont ensuite mis en valeur par une identité visuelle, un logo, sur l’étiquetage du produit. Cela permet au consommateur de reconnaître les produits qui répondent à ces exigences, quelle que soit l’entreprise. Pour qu’un produit soit labellisé, chacune des étapes de la chaîne de valeur est auditée, de la production à la distribution. Ces contrôles annuels génèrent un coût et une lourdeur administrative, pourtant mettre en place des systèmes de garanties avec un contrôle externe est nécessaire.
Le commerce équitable labellisé
Consommer équitable en accord avec ses valeurs devient une tâche difficile, même pour un consommateur averti. La labellisation commerce équitable permet au consommateur d’avoir des repères. Cet enjeu est d’autant plus important que de nombreuses enseignes de distribution lancent leurs propres initiatives. Lorsque les logos imitent ceux de l'équitable sans en être, il s’agit de fairwashing ou de blanchiment d’éthique[1]. Ces enseignes s'auto-certifient avec leur propre cahier des charges. Il est donc important de vérifier que les produits soient labellisés viades systèmes de garantie transparents. Améliorer la visibilité des produits équitables permet aux consommateurs de faire le tri dans les rayons.
Les critères du commerce équitable
La loi sur l'Économie Sociale et Solidaire de 2014 instaure des critères pour que les produits soient reconnus comme équitables en France. Cette loi reconnaît trois critères fondamentaux : économiques, sociaux et environnementaux. De par l’aspect économique les producteurs accèdent à un revenu juste par rapport aux coûts de travail et obtiennent une prime pour leurs projets collectifs ainsi qu’une garantie d’engagement à long terme des acheteurs. Ils sont donc pleinement partie prenante de la filière, ce qui est loin d’être le cas classiquement. En outre, le respect de la convention de l’organisation internationale du travail est obligatoire, elle interdit notamment le travail des enfants. De plus, le modèle collectif renforce les capacités des coopératives, respecte les droits des peuples autochtones et impose une prise de décision démocratique.
L’aspect environnemental vise à réduire l’impact écologique du produit en renforçant les pratiques agroécologiques déjà bien ancrées chez les « producteurs paysans » respectueux du milieu vivant et de la santé collective (cultures étagées, renoncement aux pesticides et aux OGM, compostage...). Précision importante : 84% des références des produits équitables des filières internationales sont aussi labellisés bio en 2019[2]. Ce qui rend le bilan carbone d’un produit équitable beaucoup plus satisfaisant puisque d’autre part, l’acheminement par voies maritimes et fluviales est privilégié.
Coup de projecteur sur les labels équitables
L’organisme Commerce Equitable France regroupe et analyse chacun des labels dans un guide international des labels de commerce équitable[3] (www.commercequitable.org/). Il existe ainsi des labels Origine France et des labels issus des échanges dits Nord/Sud (démarche d’origine). Les labels Nord/Sud sont reconnus par Fair Trade Max Havelaar ou Symbole Producteurs Paysans. Certains labels universels identifisant des produits équitables issus du Sud ou du Nord, tels que Fair For Life, World Fair Trade Organizationet Biopartenaire . La loi de 2014 qui permet l’émergence du commerce équitable origine France a suscité des initiatives. Par exemple, Agri-Ethiqueou encoreBio Équitable en France, issu des initiatives Ensemble de Biocoop et Paysans d’icide l'enseigne Ethiquable. Le visuel de ces logos est disponible sur le site www.colecosol.fr/.
Où retrouver ces produits ?
Les produits labellisés équitables sont disponibles, entre autres dans les boutiques Artisans du Monde, et concernent des entreprises alsaciennes comme Jardins de Gaïa etCafés Sati. Enfin, les magasins bio et même les supermarchés voient leurs rayons équitables se remplir, ce qui témoigne de la vitalité du secteur et de l’intérêt des consommateurs pour une démarche responsable et citoyenne.
[1]https://www.nouvelobs.com/rue89/rue89-conditions-de-travail/20130719.RUE7792/fairwashing-quand-les-marques-font-du-blanchiment-d-ethique.html
[2]Rapport 2019 – Commerce Equitable France
Article disponible sur le site des DNA