publié le 16-09-2020
Nous, élèves, enseignants, chercheurs, acteurs de l’éducation, pensons que l’école, de la maternelle à l’université, doit accélérer la transformation de nos sociétés de surconsommation et trop souvent injustes.
Liberté
Nos sociétés thermo-industrielles véhiculent des cadres de pensée, des représentations et des habitudes, dont il est impératif de nous libérer.
L’émancipation et l’éducation doivent être le terreau de la transformation de nos sociétés.
N’a-t-on pourtant pas le droit de vivre dans un environnement sain et durable?
Nos écosystèmes sont perturbés notamment parneuf processus en interaction: le changement climatique, la perte de biodiversité, l’usage des sols, la modification des cycles de l’azote et du phosphore, l’acidification des océans, les émissions d’aérosols atmosphériques, la surconsommation d’eau douce, la destruction de la couche d’ozone et la pollution chimique.
Comment en sommes-nous arrivés là?
Les humains surexploitent les ressources de la Terre, détruisent des écosystèmes etprovoquentdes écocides. Ces habitudes délétères s'avèrent difficiles à modifier ou à simplement remettre en question.
Comment alors changer durablement nos comportements?
En juin 2020, Ibrahim Thiaw, Secrétaire exécutif de la Convention des Nations unies sur la lutte contre la désertification,déclarait: «Un nouveau contrat social pour la nature verrait le genre humain engagé à reconstruire mieux, plus intelligemment et plus fort dans les années à venir. Si nous choisissons de travailler en harmonie avec la nature, nous éviterons la dégradation des terres, nous limiterons nos émissions, nous inverserons la perte de biodiversité.»
Égalité
Partons du principe que nous, les Terriens, sommes tous éducables à la durabilité !
D’aprèsl’UNESCO, l’Éducation en vue d’un Développement Durable (EDD) nécessite de maîtriser des compétences fondamentales : «La réflexion critique, la compréhension de systèmes complexes, l’imagination de scénarios futurs et la prise de décisions de façon participative et en collaboration».
À l’heure où plusieurs limites planétaires ont été franchies ou sont en voie de l’être, transformons radicalement l’éducation afin de mieux aborder les menaces écologiques.
L’accumulation des connaissances compartimentées ne suffit pas pour fonder nos actions. Notre volonté d’agir pour préserver notre environnement puise sa force dans l'émerveillement que suscitent la beauté et l'ingéniosité des écosystèmes. Ce qu’on aime, on le protège!
Fraternité
«La communauté de destin terrestre nous impose de façon vitale la solidarité.» (Edgar Morin, 2000)
Il faudrait alors « contaminer » dès à présent différents groupes d’apprenants et enclencher ainsi de nouvelles collaborations autour d’uneéducation à la citoyenneté terrestre: de la maternelle à l’université, de l’école inclusive à l’école alternative, de l’apprenti à l’étudiant réfugié, du parent d’élève à l’association, etc.
À partir de cet écosystème éducatif local émergeront bientôt de nouveaux projets conjoints. Débattons et explorons nos propres contradictions avec l’aide d’experts.Approprions-nous ce proverbe maori : « Si tu viens avec ton panier et moi avec le mien, chacun pourra s’épanouir. »
Semons à l’automne,sur tous les territoires, plusieurs actions locales grâce à de nouvelles coopérations hétérogènes et intergénérationnelles en faveur d’un autre projet éducatif.